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L’Intelligence Artificielle en téléophtalmologie : une pratique actuelle ? un potentiel pour demain ?

Dr Gualino en vidéo lors de 1ère Journée nationale de Téléophtalmologie
Dr Gualino en vidéo lors de 1ère Journée nationale de Téléophtalmologie

Au travers d'une démonstration vidéo, présentée lors de la 1ère Journée nationale de Téléophtalmologie, Dr Gualino a partagé son retour d’expérience et sa vision de l’Intelligence artificielle, outil déjà bien intégré au sein de son équipe de la Clinique Honoré Cave à Montauban. L’un des usages majeurs décrit concerne le dépistage semi-automatisé des pathologies oculaires via des protocoles RNO.


Grâce à une IA (OphtAI), les orthoptistes peuvent envoyer des images de rétine prises lors d’examens, et l’IA produit une analyse des clichés et un rapport en quelques minutes. Dans son service, le Dr Gualino évalue que 300 et 400 photos de rétine par semaine sont interprétés avec l’aide de l’IA, permettant une prise en charge rapide et efficace tout en sécurisant les diagnostics. 


Une innovation qui renforce l’expertise humaine 


La collaboration entre l’IA et les professionnels de santé n’est pas seulement un gain de temps, mais également une sécurité accrue pour le patient : 

"Cela nous permet de sécuriser nos diagnostics tout en traitant un volume important de données", précise-t-il. 

Par exemple, l’IA peut détecter des signes de glaucome ou des anomalies chez des patients jeunes, comme ce fut le cas pour un patient de 41 ans cité en exemple, présentant des drusen dominants. La complémentarité homme / IA est aussi intéressante dans les cas complexes et/ou rares, d’autant qu’elle permet d’identifier des anomalies subtiles dans des contextes où l’œil humain pourrait manquer ces détails. Pour l’illustrer, il cite le cas d’une jeune fille de 12 ans, présentant de petites taches blanches au fond de l’œil, qui auraient pu passer inaperçues lors d’un examen rapide. L’IA utilisée dans ce contexte a détecté ces anomalies et a immédiatement alerté l’équipe en classant le dossier comme "rouge", indiquant un risque potentiel. Après analyse, il s’est avéré que ces tâches étaient liées à la maladie de Stargardt, pathologie héréditaire rare qui provoque une dégénérescence de la rétine, principalement chez les enfants et les jeunes adultes. 


Le Dr Vincent Gualino a également mentionné que l’IA peut aider “à améliorer la précision thérapeutique et à ajuster le traitement en fonction des signes objectifs”. Il a évoqué sur ce sujet la solution RetInSight, une autre IA capable de mesurer avec une grande précision des signes exsudatifs sur des images d’OCT (tomographie par cohérence optique), et le cas d’une patiente sous injection d’anti-VEGF, pour laquelle l’IA a détecté des signes de rechute très subtils, permettant de réajuster le protocole de traitement


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Optimisation administrative et gain de temps 


Outre les apports en termes de diagnostic, l’IA offre un soutien précieux dans la gestion administrative. Une application comme Lifen, déjà utilisée dans des établissements tels que le CHU de Rennes, permet d’envoyer de manière sécurisée des documents médicaux tels que des ordonnances via un simple clic, en respectant les exigences RGPD


"Cela nous évite les lourdeurs administratives et alimente automatiquement le dossier médical du patient", explique-t-il. 

Ce type d’automatisation, qui s’étend jusqu’à l’intégration des données dans le Dossier Médical Partagé (DMP), devient incontournable dans une organisation où la réactivité et la traçabilité sont primordiales. 


Un futur prometteur, mais sous contrôle humain 


Pour conclure son intervention, Dr Vincent Gualino a utilisé une métaphore pour rappeler les limites de l’intelligence artificielle face à la complexité du cerveau humain. Avec 85 milliards de neurones et des connexions d’une densité incroyable, notre cerveau reste largement supérieur aux calculateurs actuels, même les plus puissants.


"Notre cerveau pèse 1,4 kg et consomme seulement 20 watts, alors que même les superordinateurs sont un million de fois moins performants", a-t-il souligné.

L’IA ne remplacera jamais la capacité unique du cerveau humain, et le contrôle humain reste primordial. Mais elle peut efficacement prendre en charge des tâches répétitives ou à faible valeur ajoutée. Dr Gualino a donc insisté sur la nécessité de voir l’IA comme un outil complémentaire, rappelant que "ce n’est pas de la science-fiction, il y a beaucoup de choses que l’IA ne fera jamais". 


En conclusion, le Think Tank Téléophtalmologie a choisi de placer l'intelligence artificielle au cœur de son plan d'actions 2025/2026. L'expérience du Dr Gualino démontre clairement que l'IA n'est pas un concept lointain, mais bien une réalité tangible qui révolutionne déjà la prise en charge des patients en ophtalmologie. Les détails de ce plan seront dévoilés prochainement.


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